la politique et l'ITALIE
République italienne
Repubblica italiana (it)
![]() Drapeau de l'Italie. |
![]() Armoiries de l'Italie. |
Hymne national | Fratelli d’Italia |
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Forme de l'État | République parlementaire | ||||||||||||||||||||||||||||||
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Président de la République | Giorgio Napolitano (Ind) | ||||||||||||||||||||||||||||||
Président du Sénat | Pietro Grasso (PD) | ||||||||||||||||||||||||||||||
Présidente de la Chambre | Laura Boldrini (SEL) | ||||||||||||||||||||||||||||||
Président du Conseil | Enrico Letta (PD) | ||||||||||||||||||||||||||||||
Langues officielles | Italien (officielle) français, ladin, allemand, slovène, (officielles à caractère régional)1 |
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Capitale | Rome
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Politique
La Constitution italienne date de 1947 et a établi la Première République, « fondée sur le travail » (art. 1er). Elle consacre le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire (respectivement confiés au Gouvernement, au Parlement et à la Justice) et fonde un régime parlementaire bicaméral :
- une Chambre des députés (Camera dei deputati) de 630 députés ;
- un Sénat (Senato della Repubblica) de 315 sénateurs (ainsi que d'anciens présidents de la République et de 5 sénateurs à vie, au plus, nommés par le chef de l'État).
Le Parlement est élu au suffrage universel direct. La loi électorale a été substantiellement modifiée à la suite d'un référendum abrogatif en 1993 pour introduire une part de scrutin majoritaire (75 %) afin d'éviter l'instabilité gouvernementale chronique du début de la République due, entre autres, à un multipartisme excessif et à l'absence d'alternance. Elle a été à nouveau modifiée à la fin de l'année 2005, pour rétablir un scrutin proportionnel de listes bloquées, de façon à réduire l'échec probable de la Maison des libertés. Critiquée, y compris par le ministre qui en a présenté le projet, elle est qualifiée de Porcellum (de porcata, une cochonnerie) contrairement à la précédente, le Mattarellum (en réalité, la loi Mattarella, du nom de son rapporteur).
Le président de la République italienne (Presidente della Repubblica Italiana) est le chef de l'État, élu par les députés et les sénateurs ainsi que des représentants de régions pour un mandat de sept ans. Bien qu'ayant un rôle considéré comme symbolique, il est le garant de la Constitution, et pour cela, dispose d'une aura reconnue par la classe politique. Il nomme le président du Conseil des ministres et les ministres du gouvernement ; il dispose, également, du droit de dissolution du Parlement.
Le gouvernement de la République est présidé par le président du Conseil des ministres (Presidente del Consiglio dei ministri).
Une réforme avortée de la Constitution, adoptée par le Parlement fin 2005, aurait dû aboutir à la création d'une « IIe République » dans laquelle l'organisation territoriale aurait été de type fédéral et où le Premier ministre (nouveau nom donné au chef du Gouvernement) aurait eu des pouvoirs très étendus tandis que la Chambre des députés n'aurait plus compté que 530 députés (-100)) et le Sénat de la République 265 sénateurs (-50). Les sénateurs auraient été par ailleurs élus au suffrage indirect. Cette réforme a été massivement rejetée par le peuple italien lors d'un référendum en mai 2009.
Romano Prodi, vainqueur de justesse des élections législatives des 9 et 10 avril 2006 à la tête d'une coalition électorale de centre-gauche intitulée l'Union, sera nommé président du Conseil des ministres par Giorgio Napolitano, le nouveau président de la République élu le 10 mai 2006, mais démissionnera vingt mois plus tard, à la suite de la perte de la confiance des sénateurs/
Dans les années 2010, le paysage politique a beaucoup changé : le centre-gauche a convergé en un seul parti, le Parti démocrate (Partito Democratico), et le centre-droit a fait, provisoirement de même avec la création du Peuple de la liberté (Popolo della Libertà), le parti créé par Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini. Cela a pour conséquence d'enrayer l'instabilité chronique de la vie politique italienne, même si le PDL subit le départ de Futur et liberté pour l'Italie et abandonne la direction du gouvernement à la suite de la crise de la dette de la zone euro.
Le précédent gouvernement, dirigé par Silvio Berlusconi qui entamait son troisième mandat, a été nommé le 8 mai 2008 et était composé d'une alliance entre le parti Peuple de la liberté et le parti de la Ligue du Nord.
À la suite de la démission de Silvio Berlusconi, en novembre 2011, un gouvernement dit technique est dirigé par l'économiste Mario Monti qui démissionne le 21 décembre 2012 et annonce sa montée en politique à travers une agenda Monti pour l'Italie.
Démographie

En octobre 2012, date du dernier recensement, l'Italie comptait 60,864 millions d'habitants14,15. La densité est de 198 habitants au km². Longtemps réservoir démographique de l'Europe et de l'Amérique, elle est devenue aujourd’hui une terre d'immigration. En effet l'indice de fécondité est particulièrement bas depuis de nombreuses années. Il était en 2008 de 1,42 enfant par femme15. Le taux d'accroissement naturel est négatif. Le vieillissement de la population commence déjà à grever le budget social (financement des retraites). La longévité des Italiens est cependant la plus forte d'Europe et une des plus élevées au monde : les hommes y vivent en moyenne 80,4 ans tandis que les femmes vivent 85,3 ans16.
Le nombre d'étrangers résidant sur le territoire italien était de 1,25 million au début du XXIe siècle. En 2008, il semble désormais approcher les 2,5 millions, principalement des ressortissants d'Europe de l’Est (Roumanie, Ukraine, Albanie surtout) et du Maghreb. Les citoyens étrangers résidant en Italie au 1er janvier 2008 sont évalués à 2 432 651 par l'ISTAT (oct. 2009). Ils ont augmenté de 493 729 en une année (+ 16,8 %). Il s'agit de la plus forte augmentation jamais enregistrée en Italie, essentiellement due aux Roumains (+283 078). La longueur des côtes, la proximité du Sud du bassin méditerranéen et de pays en voie de développement, comme l'Albanie, font de l'Italie, à l'instar de l'Espagne, un important lieu de transit pour les filières de l'immigration clandestine.
La répartition de la population est largement dictée par les contraintes naturelles. Les montagnes et les régions très sèches du sud de l'Italie connaissent des densités assez faibles alors que les plaines littorales, et l'industrieuse plaine du Pô, supportent de très fortes densités. 67 % de la population est urbaine. Le réseau urbain est dense en Italie du Nord et centrale, où l'on trouve la capitale économique du pays, Milan, et des grandes villes industrielles comme Gênes ou Turin. L’Italie possède un grand nombre de villes comptant entre 100 000 et 500 000 habitants17.
Avec un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme, plus de 20 % de la population a plus de 65 ans, contre 15 % de moins de 15 ans. (chiffres de 2012)18.
Économie
L'Italie est membre du G8. Elle est la 6e puissance économique du monde en 201019 et le premier exportateur mondial de produits de luxe. L'économie italienne a des dimensions européennes : produits agricoles (huile, fruits, vinaigre balsamique, fromages, pâtes), produits industriels (voitures, vêtements (2e rang mondial), services (tourisme : avec 52 millions de touristes l’Italie se classe comme le 4e pays le plus visité). L’Italie est la quatrième puissance européenne, son produit brut étant de 1.758 milliard de dollars (USD).

Les régions du nord, notamment la Lombardie et l'Émilie-Romagne, ont un des PIB par habitant les plus élevés de l'Union européenne (31 180 dollars par habitant en 2004) et comparable à celui d'Île-de-France ou de la région de Londres. En revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard économique notable par rapport aux régions du nord. Le taux de chômage en 2007 était de 5,6 %21 mais varie selon les régions, notamment entre le nord (3 %) le centre (6 %) et le sud (15 %) du pays. En 2012, il était de 11,1 %.
L'Italie a une longue tradition de fabrication de qualité et de dynamisme commercial (les premières banques furent Italiennes, la puissance des cités-État médiévales reposaient déjà sur leur puissance commerciale). Encore aujourd'hui, son économie est tirée par le dynamisme entrepreneurial, que ce soit grâce aux grands groupes industriels comme Fiat (qui connaît aujourd'hui un renouveau), Olivetti, Finmeccanica, AnsaldoBreda, Saipem ou Benetton, à des sociétés d'État aujourd’hui largement privatisées comme l'Eni, ENEL et à l'existence d'un dense réseau de PME constitué de sous-traitants ou de petites structures tournées vers l'excellence, la qualité, le design et constituant la force d'exportation de l'économie italienne. Les grands noms du luxe italien comme Ferrari, Maserati dans l'automobile, Gucci, Dolce&Gabbana, Giorgio Armani (entreprise), Borbonese, Prada, Ermenegildo Zegna dans la mode et Ferretti, Azimut et Riva dans le yachting font de l'Italie une référence mondiale dans le domaine de l'élégance et design. Parallèlement, il existe une économie souterraine surtout présente dans le sud de l'Italie. Le travail au noir représenterait 20 % du PIB.
Les grandes organisations criminelles comme la mafia sicilienne, la camorra napolitaine et la ndrangheta calabraise pratiquent l'extorsion de fonds, le trafic de stupéfiants, de cigarettes, d'armes, les paris clandestins et l'usure. Selon certaines estimations, 80 % des entreprises siciliennes subissent le racket de la mafia. Ceci pèse sur l'économie du Mezzogiorno (le sud de la péninsule). Les investisseurs italiens ou internationaux hésitent en effet à s'installer dans cette zone. Néanmoins, les commerçants de Palerme ont décidé de se rebeller contre les pratiques d'extorsions. Ces organisations, pour blanchir l'argent sale, ont tendance à investir dans des activités économiques légales dans les régions riches du nord et du centre de l'Italie ou à l'étranger (notamment en Suisse et en Allemagne), mais l'emprise mafieuse qui s'exerce notamment à travers le racket n'existe véritablement que dans les régions d'où sont originaires les clans, c'est-à-dire à Naples, en Calabre et en Sicile.
De ce fait, la plupart des entreprises ainsi que les réseaux de PME dynamiques sont implantés dans centre et le nord ou dans les régions méridionales qui échappent à l'emprise de la mafia comme la Basilicate ou la Sardaigne. Le triangle industriel Milan-Gênes-Turin fait partie de la mégalopole européenne. Il en représente la partie sud. Avec l’Émilie-Romagne et la Vénétie, il compose le cœur industriel de l’Italie, fortement ancré vers l’Europe et les exportations. On y trouve des industries puissantes comme Fiat et l’Eni mais aussi des PME dynamiques. Les PME de la troisième Italie sont elles aussi fortement tournées vers l’exportation. Cette partie de l'Italie est beaucoup plus riche que le Sud et ne compte que 2 % de chômage alors que le sud atteint les 15 %. Entre les deux, il existe une région que les géographes ont appelé la troisième Italie. Elle base son développement économique sur des réseaux de PME dynamiques dans des secteurs diversifiés comme le textile, le cuir, les industries métalliques et mécaniques. Signalons que l'Italie est le 2e fabricant et exportateur de machines-outils après l'Allemagne. Ce pays est le 1er partenaire économique de l'Italie, le suivant étant la France. Concernant les échanges commerciaux, 60 % sont effectués en Europe. L'Italie dispose de très bonnes infrastructures de communication vers l'Europe (lignes ferroviaires, autoroutes, cols aménagés) ainsi qu'une ouverture sur l'Europe Centrale et de l'Est grâce à la Slovénie et l'Autriche. Enfin, ne serait la très lourde facture énergétique du pays qui importe la majorité de l'énergie dont il a besoin, la balance commerciale serait largement excédentaire.
Le tourisme constitue également une activité motrice de l'économie: l'Italie, troisième pays touristique d'Europe derrière la France et l'Espagne ( 2ème si on ne compte pas les Canaries Espagnoles ), accueille 52 millions de touristes par an dans les Alpes, sur les littoraux et dans ses villes d'art comme Venise, Florence, Naples et Rome. La présence de ruines antiques fait également beaucoup dans la réputation touristique du pays ; l'Italie développe également depuis quelques années un tourisme oeno-gastronomique (appelé agritourisme).
On compte près de 2 millions d'exploitations agricoles en Italie. Elles sont spécialisées dans la culture des produits traditionnels dans le monde méditerranéen, c'est-à-dire la vigne, le blé, l'olivier, les fruits et légumes et les agrumes (notamment la bergamote à Reggio Calabria) et les produits laitiers.
L'allègement des prélèvements obligatoires, l'assouplissement du marché du travail, la réforme du système de retraites, avancent lentement du fait de l'opposition des syndicats qui craignent une précarisation des conditions de travail des employés et un appauvrissement des futurs retraités. Le gouvernement de Silvio Berlusconi dispose de plus de latitude pour engager ces transformations car il ne repose pas sur une coalition trop hétéroclite. Toutefois, l'Italie ayant une situation financière (dette publique) délicate, ses marges de manœuvres sont extrêmement réduites. En 1991, la dette publique dépassait les 100 % du PIB. En 2011, cette proportion a atteint 120 %.
Le 20 septembre 2011, l'agence de notation Standard & Poor's abaisse la note de l'Italie de A+ à A.
Régions économiques

L'Italie se divise en quatre grandes régions économiquement distinctes :
- Le Nord-Ouest, le « Triangle économique », qui appartient au cœur économique de l'Europe et occupe le sud de la mégalopole européenne. La région concentre les principales activités lourdes ainsi que les sièges d'entreprise et s'organise autour des trois grandes villes :
- Milan, métropole industrielle et tertiaire, capitale financière du pays ;
- Turin, construction automobile, banque-finance-assurance ;
- Gênes, premier port d'Italie et second de la Méditerranée après Marseille, associant dans la région construction navale et tourisme haut-de-gamme.
- Le Nord-Est, correspond à la région des PME-PMI, où leur concentration est la plus forte d'Europe. Le tissu urbain est composé de villes moyennes telles que : Vérone, Padoue, Venise-Mestre, Trieste, Modène, Bologne. Deux ports d'importance (Venise et Trieste) concentrent les activités d'industrie lourde et de construction navale (chantiers Fincantieri) et offrent un débouché pour les industries locales, s'ajoutant à la proximité des pays de l'Europe Centrale (qui connaissent un fort développement depuis peu).
- L'Italie du centre ou troisième Italie est une région dynamique de l'Europe grâce à des PME innovantes à structures familiales et de puissantes coopératives. Le réseau urbain est également composé de villes moyennes qui conjuguent patrimoine historique et zones d'activités industrielles et artisanales (tissus, automobile, haute couture). Le nord et Bologne influent sur la façade adriatique des Marches mais c'est davantage le pôle florentin (Florence, Prato et Pistoia) associé au port de Livourne, d'une part, et Rome, d'autre part, qui dominent le centre.
- L'Italie du Sud, (ou Mezzogiorno), qui était la région la moins riche et développée d’Italie au moment de l’unification, a été fortement pénalisée par les choix politiques menés par l’État unitaire, c'est aujourd'hui un espace plus rural et plus pauvre. Il a bénéficié des aides de l'État et de l'Union européenne pour financer un réseau routier performant et installer des complexes industrialo-portuaires, qui se sont souvent révélés être des cathédrales dans le désert. Le Molise et les Abruzzes, qui ne subissent pas la mainmise de la mafia ou de la camorra, ont connu une croissance plus forte que le sud-ouest de l'Italie. Les Pouilles est une région également dynamique ; c'est la deuxième plaine d'Italie, elle offre donc une activité agricole intense en plus de l'activité touristique. La région dispose de ports importants au niveau de Tarente, Bari et Brindisi.
Region | Chef-lieu |
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Aoste |
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Turin |
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Gênes |
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Milan |
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Trente |
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Venise |
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Trieste |
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Florence |
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Pérouse |
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Ancône |
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Rome |
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L'Aquila |
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Campobasso |
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Naples |
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Bari |
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Potenza |
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Catanzaro |
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Palerme |
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Cagliari |
N° | Ville | Agglomération urbaine | Aire urbaine | Superf. (en km²) |
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1 | Milan | 4 500 000 | 7 000 000 | 12 000 |
2 | Rome | 3 800 000 | 4 340 000 | 3 089 |
3 | Naples | 2 200 000 | 5 000 000 | 2 300 |
4 | Turin | 1 460 000 | 1 700 000 | 1 127 |
5 | Palerme | 860 000 | 1 040 000 | 1 391 |
6 | Gênes | 745 000 | 1 400 000 | 4 200 |
7 | Bari | 620 000 | 1 000 000 | 2 270 |
8 | Florence | 600 000 | 1 500 000 | 4 844 |
9 | Bologne | 580 000 | 980 000 | 3 703 |
10 | Catane | 580 000 | 760 000 | 939 |
11 | Cagliari | 370 000 | 470 000 | 1 800 |
12 | Venise | 360 000 | 3 270 000 | 6 680 |
13 | Messine | 250 000 | 480 000 | 1 135 |
14 | Trieste | 220 000 | 240 000 | 212 |
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